Qui êtes-vous ?

Dakar, Dakar, Senegal
Ma formation initiale en Sciences Economiques, mon parcours professionnel au sein de l’ONG Ndef Leng dans le secteur associatif, puis ma nomination au Conseil de la République pour les Affaires Economiques et Sociales du Sénégal (Mandature 2004-2009) pour la représentation du Réseau des Acteurs Socio culturelles, m’ont permis d’acquérir des compétences dans le domaine de la culture, en gestion de projets et en gestion de l’Information et de la communication. Egalement passionné par les métiers de la rédaction et par la diversité culturelle j’écris souvent dans des journaux sur la culture, l'économie, le social et l'actualité en général car j’ai une bonne connaissance des réalités socio culturelles du Sénégal. J’ai eu la chance de diriger une radio depuis plus de 10 ans et soucieux de m’adapter aux exigences actuelles j’ai suivi une formation sur la culture

mercredi 27 octobre 2010

Mon Témoignage sur Babacar Sédikh DIOUF

En me donnant cette opportunité de témoigner sur Feu Babacar Sedikh DIOUF je suis très troublé, compte tenu de ma proximité avec l’homme tant au plan familial, au plan culturel qu’au plan social. J’ai du mal à choisir un angle d’attaque.




Babacar Sédikh DIOUF est une personnalité multidimensionnelle qui est connue sur le plan national et international et il est respecté pour tout ce qu’il a entrepris dans sa carrière politique, sa carrière d’éducateur, sa carrière de chercheur et dans sa carrière de conservateur du patrimoine culturel Seereer. Je sais en toute humilité que je ne saurais apporter aucun témoignage sur certaines dimensions comme son action politique dans le Sine et à l’Assemblée Nationale, tout comme je ne saurais témoigner sur sa très riche carrière d’enseignant. D’autres voix plus autorisées le font déjà et le feront encore.



Aujourd’hui, je me réclame héritier de son engagement militant dans le mouvement associatif et je pourrais écrire un livre pour témoigner de son legs mais, pour cette exercice de témoignage auquel vous me conviez, je m’en garderais même si je dois rappeler que Babacar Sédikh DIOUF a traversé l’époque coloniale, la période des indépendances et notre période contemporaine avec l’Union des Amicales Seereer d’abord, le Regroupement d’Actions Culturelles Seereer, l’Union des Associations de Langues et enfin l’ONG Ndef Leng que nous avons l’honneur de diriger aujourd’hui.



J’aurais aimé qu’il soit encore avec nous pour finaliser la réflexion qu’il avait entamée sur le Fond Spirituel de l’unité Seereer car pour lui, je le cite, « Il est impératif de comprendre d’abord pourquoi des communautés géographiquement éparpillées et linguistiquement différenciées, Ndut, Noon, Lala, Saafeen, Feefey, Ool, Ooy, Gemb, Nioominka, Singadum et autres Sex, se réclament toutes, sur la base d’une conscience identitaire claire, même au niveau individuel, de la même dénomination Seereer. Se pourrait-il, puisqu’une même langue ne les unis pas comme en francophonie, qu’une même spiritualité, base d’un humanisme partagé, les ait rassemblé si intimement comme en chrétienté ou en Oumah islamique ? Dans ce cas, le nom Seereer devrait avoir une acception de religiosité et de mysticisme. » fin de citation



Aujourd’hui 13 Mars 2010, une semaine après la célébration du 08 Mars journée internationale de la femme, voudrais-je aussi, apporter un témoignage appuyé sur l’engagement de Feu Babacar Sédikh DIOUF pour la cause de la femme Africaine.

Cet engagement on l’a retrouve dans une de ces nombreuses communications produites en Mars 2007 intitulée « Dualité de Genre et Tradition » où il affirme « que Comme s’il s’agissait d’une nouveauté, l’actualité politique, dans l’objectif d’une représentation progressiste des femmes aux instances de décision, met en exergue, sous l’angle de la parité qui n’est synonyme, ni d’efficience ni d’équité, la dualité homme femme, pourtant aussi vieille que le monde.

Belle avancée ! Certes, par rapport au statut de la femme-objet sémito-occidentale, mais bien en deçà de ce que la vieille Afrique avait conçu et mis en œuvre pour la mère de l’humanité…. »



Pour Babacar Sédikh DIOUF « Dés l’Antiquité égyptienne, la déesse NT (Nut) s’est donnée le titre de Mère de l’Univers… Cette féminité de Dieu qui est confirmée dans le langage Seereer qui dit en parlant de l’homme Nqoox Mbaal Yaay Um Rog (le taureau Noir sa mère est Dieu)



Babacar Sédikh DIOUF avait le talent d’écriture et de parole dans une tradition de culture Seereer authentique et conservatrice qui ne se livre pas facilement au premier venu et c’est lui-même qui disait que, je le cite, « ce trait de caractère n’est ni refus ni rétention de l’information mais il semble plutôt être une jauge du degré de motivation du postulant à la connaissance et un test de maturité à s’approprier le savoir et à l’assumer vis-à-vis de la société. »



Babacar Sédikh DIOUF savait parler en parabole et il utilisait souvent un langage d’initié Seereer. Quelque semaines avant son RETOUR, je lui rappelais, comme nous parlions très souvent de l’orientation et des contenus des programmes de la radio Ndef Leng, la planification que nous avions réalisée pour ces productions radiophoniques qui devaient lui permettre de retracer le chemin inverse du mouvement de migration des Seereer. Le Conducteur de l’émission était : partir du Sénégal pour un retour vers l’Egypte la terre mère.



Et voilà la dernière image que je garde de lui, avec un sourire et sur un ton apaisé, il m’avait répondu, avec un léger soupir « …c’est pour bientôt Babacar » et BOUBOU est retourné sur la pointe des pieds quelques jours plus tard.



C’est pourquoi aujourd’hui, loin de pleurer la mort de Babacar Sédikh DIOUF, je vais célébrer sa vie sur le chemin du RETOUR et je vais enfiler la tenue, certes trop ample pour moi, du chercheur que nous avons tous l’obligation de perpétuer car il nous a laissé des messages et il nous a tracé la voie.

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